Lyse Coupey
Enfant intérieur, égo, conscience divine : DE QUOI PARLE-T-ON ?

L’ENFANT INTERIEUR
Lorsqu’il s’agit de développement personnel, on parle souvent de l’enfant intérieur, de renouer contact avec lui, de dialoguer avec lui mais de quoi s’agit-il ?
Ce concept, qui a pris son essor dans les années 80, est inspiré par le travail de Carl Gustav Jung sur les archétypes. L’enfant intérieur est notre part enfantine, infantile ; elle est liée à notre fonctionnement primaire, à nos instincts. L’enfant intérieur est la mémoire de l’enfant que nous avons été, notre Moi « inférieur » ou profond.
Alors, comme le ferai un enfant, notre enfant intérieur va chercher, par tous les moyens, à se faire entendre, parfois fort bruyamment si on ne l’écoute pas ; si on ne l’entend pas, il hurle et souvent on le fait taire à coup de thérapeutes ou de médicaments ! D’autres enfants sont plus discrets, effacés et se font oublier, ce qui est préoccupant en réalité car un enfant est vivant, joyeux, en mouvement : quand tout va bien pour lui, on le voit, on l’entend, on se sent traversé par son énergie.
L’enfant intérieur est une facette fondamentale de notre existence alors il est important d’y revenir, régulièrement, au quotidien.
Prendre soin de lui et le protéger c’est donc être à l’écoute de nos instincts (de instingare = impulsion), c’est autoriser leur manifestation puisque l’on comprend qu’ils s’expriment pour notre survie et notre adaptation au milieu dans lequel nous sommes : c’est bon pour moi : j’y vais / Il y a danger ? Je fuis (ou je lutte ou je me fige). Il y a encore, de nos jours, une forte tendance à croire que les instincts sont dangereux, en particulier depuis Freud, cependant, bien avant lui, la religion, dans son désir de contrôler tout comportement spontané a freiné tout élan en faveur d’un développement « spirituel » en réglementant la rencontre des corps, en interdisant la rencontre avec notre propre corps alors que, en réalité, il n’y a AUCUN APPRENTISSAGE POSSIBLE, aucune évolution possible SI ON NE PASSE PAS PAR LE CORPS, si on ne s’appuie pas sur la base instinctive de la vie ! A travers les instincts, c’est la puissance de notre identité, de notre MOI qui est en jeu alors il y a URGENCE à nous réapproprier nos instincts !!
Comment être en lien avec notre enfant intérieur ? En jouant, tout simplement. En s’autorisant de lâcher prise et en jouant vraiment, sans peur du jugement, sans regarder sa montre mais en vivant pleinement le jeu (le JE), en dansant, en créant avec les mains. Si ce n’est pas dans vos habitudes alors prenez d’abord un temps assis, au calme, un instant de pause pour créer un espace de rencontre, de conciliation, d’écoute. Appelez-le et observez puis, au besoin, demandez-lui pardon de l’avoir délaissé et dialoguez avec lui, devenez pour lui un parent attentionné et conscient.
L’EGO
Il correspond à notre Moi médian ou le Soi, c’est-à-dire la conscience du quotidien où sont gérées les informations reçues par nos cinq sens depuis la petite enfance, le lie où s’organisent nos habitudes et nos conditionnements. Quand l’égo s’exprime se sont en réalité nos propres conditionnements qui s’expriment en nous. C’est le penseur en nous qui s’exprime, la petite voix… et il est essentiel de l’écouter, de l’observer objectivement et sans juger plutôt que de s’y identifier. Comme l’explique Eckart Tollé dans Le pouvoir du moment présent « Vous prendrez bientôt conscience qu’il y a quelqu’un qui l’écoute, qui l’observe. Cette prise de conscience que quelqu’un surveille, ce sens de votre présence n’est pas une pensée ». Identifier les moments de notre quotidien où l’égo agit facilite sa mise au service de chacun de nos projets (plutôt que de mettre nos projets à son service).
Comment prendre conscience de sa présence ? Plainte, réaction (comme vouloir avoir raison), commentaire, jugement ou autre comparaison ne sont que des stratagèmes de l’égo pour renforcer nos convictions. Pour transformer, dépasser ces fonctionnements anciens, prenez conscience que votre vie, cette incarnation que vous expérimentez n’est qu’un « exercice » choisi par votre âme pour progresser et grandir. C’est une expérience de votre être divin car vous êtes bien plus que le nom et le prénom indiqué sur vos papiers administratifs, vous êtes bien plus que votre métier ou vos possessions ; tout cela fait partie de l’expérience mais ce n’est pas vous. Avec cette conscience, même lointaine, prenez du recul, prenez le détachement nécessaire pour observer. En vous connectant à votre Moi supérieur vous apaisez les stress et autres peurs de l’individu qui s’exprime dans votre quotidien.
Mais qui en moi souffre, QUI TRAVERSE LES BLESSURES, l’enfant intérieur ou l’ego ? Il semblerait que les deux soient impactés : l’égo, dans ce mouvement de protection de notre enfant intérieur, crée résistances et cristallisations donne l’alerte et réactive en réalité les blessures de notre enfant intérieur. Les deux ont besoin d’être rassurés alors. L’enfant intérieur a besoin d’être écouté, entendu, tout comme l’égo. Cependant, ce dernier a aussi besoin d’être remercié pour tout le travail de protection exemplaire accompli jusque là ET rassuré sur le fait que maintenant nous gérons, que nous allons pouvoir nous débrouiller seul sans manquer de l’invoquer si nous avons besoin de lui.
Le MOI SUPERIEUR
Selon les courants et les enseignements, on l’appelle aussi conscience divine, conscience structurée ou conscience spirituelle. Il est cette part de nous où l’égo n’est plus et se transforme en volonté divine, cette part de nous au-delà des voiles, des peurs, des croyances limitantes, des conditionnements, des jugements, cette part de nous qui sait. Connecté au Moi supérieur, il n’y a plus de dualité. Il est tourné vers notre âme dont il matérialise les désirs.
Lyse Coupey