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  • Photo du rédacteurLyse Coupey

VOYAGE DANS L’OMBRE DE LA LUMIERE…


La vie est initiatrice : elle nous enseigne, nous fait grandir. L’été écoulé fut un maître de sagesse pour moi. J’ai pu effectuer un pèlerinage intérieur, un voyage dans l’ombre de la lumière, qui m’a transformé en profondeur : l’été 2022 fut calme, posé, reposant ; j’ai l’audace de croire qu’il m’a apporté plus de sagesse.

Alors que je croyais voyager dans la lumière et avoir quitter l’ombre, le bas astral, depuis un moment déjà (même si j’y retournais de temps en temps), j’ai découvert cet été que la lumière aussi avait son ombre[1] et qu’on ne peut prétendre être dans la lumière tant qu’il subsiste des voiles[2], aussi subtils soient-ils.

Durant ces derniers mois, j’ai pu revisiter ma blessure de trahison, cette blessure qui nous incite au contrôle, nous fait nous accrocher à une personne, une idée, un projet, coûte que coûte. Même si j’en pressentais la fin, parce que je sentais bien qu’il n’était pas juste, ce n’est pas moi qui ai choisi d’interrompre le projet pour lequel je m’étais investie depuis plus de deux mois, alors mon égo[3] a fait des siennes, d’abord à mon insu, subtilement, presque sournoisement ! Lorsqu’on traverse cette blessure, on se sent dissocié, scindé, incompris, on ressent de la frustration, parfois de la colère et on ne réussit plus à faire confiance : on ne peut se montrer vulnérable et lâcher prise ! Je croyais cette blessure résolue, lointaine ; il faut croire qu’il en subsistait des traces, dans une cavité en moi jusque-là ignorée.

J’ai ainsi exploré une traversée de moi, une traversée de mon désert subtil, de mon aridité secrète jusqu’aux abîmes de mon intime. Un vrai cocktail d’émotions, un embouteillage d’émotions en réalité : un grand départ en vacances !!

Je suis partie en montagne, prendre un peu de hauteur, un peu de distance pour regarder la vie d'un autre point de vue et passer au-dessus des nuages, pour m’aérer, respirer différemment. Pourtant, lors de ma première randonnée, qui ne devait être qu’une « mise en jambe », j’ai glissé et me suis rompu un ligament de la cheville : je crois qu’il fallait que je reste dans mes nuages intérieurs, que je m’y aventure un peu plus… A la douleur se sont mêlées la frustration, la tristesse, l’incrédulité, l’abattement. J’ai d’abord envisagé tous les possibles avant de pouvoir lâcher prise, épuisée du chemin à parcourir pour rentrer : j’ai accepté, en premier lieu, que mes projets de bivouacs en altitude s’arrêtent là. Je m’en voulais… je m’en voulais de « foutre en l’air » nos vacances et mon égo souffrait de ne pas avoir vu venir, de ne pas avoir saisi les signes, de ne pas avoir contrôlé tout cela… J’ai pleuré, je me suis permise d’être vulnérable dans mon corps, dans mes émotions, dans tout mon être. Dans l’ici et maintenant de cet instant ça a été autorisé, ça a été reconnu, ça a été accepté avec tant d’amour que j’ai pu réaliser à quel point j’avais besoin des autres ; j’ai accueilli cette prise de conscience et l’ai acceptée en confiance. J’étais épuisée dans mon corps et dans mon âme, après plusieurs semaines à résister à ce qui c’était présenté à moi alors j’ai lâché prise et accepté ce qui était… La blessure était traversée, transformée : mon corps ne m’avait pas trahi, il m’avait seulement indiqué (et finalement plutôt gentiment) que mon travail n’était pas ici, dans cette zone de confort avec amie et bivouac nature ! Ca ressemblait même un peu, à y regarder de plus près, à une fuite (j’y reviendrai car j’en ai pris conscience plus tard…)

Lors de la descente, fastidieuse, j’ai été traversée par toutes sortes d’émotions fortes, de relents de blessures, de souvenirs douloureux aussi vieux que moi. Mon enfant intérieur[4] faisait entendre sa souffrance et j’ai revécu ce sentiment d’être « à part », « pas à ma place ». A chaque pas, j’ai plongé un peu plus loin dans cette profonde et béante solitude, celle insondable de ma blessure d’abandon réactivée (malgré la présence douce et soutenante de mon amie de voyage que je remercie pour son attention et son écoute précieuse). Qu’à cela ne tienne, j’ai décidé d’aller l’explorer un peu plus en profondeur celle-ci aussi et de nettoyer ce qui restait à purifier ! J’ai alors touché du doigt que lorsque j’ai besoin de plaire, que j’ai besoin de reconnaissance, je suis en réalité dans l’attente d’un jugement, du jugement de l’autre et mon ego s’exprime pleinement alors : je m’y identifie et donne alors tout pouvoir sur moi à cet Autre ! A quel moment je me montre autonome dans ce fonctionnement ? A quel moment suis-je vraiment avec moi, avec qui je suis ? Si j’essaye de calquer mes pensées, mes paroles, mes actions sur ce que je crois que l’autre attend de moi, à quel moment suis-je, tout simplement ? J’ai choisi l’occasion offerte d’aller au fond de moi, de prendre soin de mon incarnation terre, de mon ancrage, de mon centrage ici-bas afin de pouvoir ouvrir davantage ma présence, mon cœur multidimensionnel : je purifie ici pour voyager plus léger par la suite. GRATITUDE !

Au fil des jours et à force de soins énergétiques, de connexion à mon Moi supérieur[5], de prise de conscience, d’affirmations positives, je me suis ainsi libérée de ce qu’il me restait de dépendance à l’autre (tout en pouvant reconnaitre ce besoin de l’autre parfois car je suis un être sociable et je ne sais pas tout faire puisque j’ai lâché le contrôle !). Je ne suis la victime de rien ni personne ; j’expérimente, j’explore, consciente de ce qui m’entoure, de ces liens visibles et invisibles que je détricote peu à peu. Je ne suis pas seule en réalité, je le ressens, je le vibre désormais, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années et je peux avancer pour moi, vers moi, je peux entreprendre et aller au bout, soutenue par la vie : blessure d’abandon transformée !!

Qu’importe que je plaise ou non en réalité, chacun interprète, regarde, comprend à travers ses propres filtres et juge, comme je le fais encore trop souvent. Peut-être pourrais-je arrêter de juger lorsque j’aurai arrêté de craindre le jugement de l’autre, lorsque je n’aurai plus peur de l’autre, que j’aurai pleinement confiance en moi, en la vie, en toutes circonstances ? Je m’y emploie et me l’octroye chaque jour un peu plus en prenant soin d’être connectée à mon Moi supérieur plus qu’en m’identifiant à mon égo souffrant.

J’ai écopé de trois semaines d’immobilisation totale avant la rééducation alors, sur le chemin du retour en Bretagne, je laisse aller un à un les projets, les élans du moment et je m’abandonne totalement à la vie : ne rien prévoir, ne rien envisager et suivre le flow… un défi que je veux pouvoir relever et c’est maintenant ! Ne rien forcer, ne plus résister, faire preuve de flexibilité et montrer ma sensibilité, comme pour vérifier au passage que la blessure d’injustice est ok, traversée et définitivement guérie, quelques soient les circonstances.

Prendre du plaisir dans mon incarnation c’est apprécier ici et maintenant chaque présent à sa juste valeur, je le sais et il m’a été proposé de le vibrer ! Rester à la maison tout en m’ouvrant, en ouvrant mon cœur à la simplicité du présent, à sa subtile puissance et m’en nourrir. Je suis retournée sur mes pas m’exercer à cela et faire évoluer mes appuis au sol, mes positionnements intimes, transmuter ce que j’avais voulu fuir…

La fuite, le mouvement favori lorsqu’on traverse la blessure de rejet. Prendre soin de mon incarnation, c’est aussi la vivre pleinement, affronter, m’affirmer, me positionner : le défi du rejeté/rejetant ! M’isoler en haut de ma falaise lorsque j’étais enfant ou en haut d’une montagne, c’est aussi fuir cette confrontation à l’autre, c’est fuir l’expression de moi face à l’autre et c’est tout ce qui se jouait ces derniers-mois alors il est tellement juste que la vie m’ait ramené à moi, à la maison, lorsque j’ai décidé de m’engager pleinement pour moi, d’aller au-delà de cette blessure-là, profonde, cruelle. J’ai pu observé comme je rejette moi-même ceux qui s’affirme « trop », « s’affichent », s’exposent, comme je juge, comme mon « petit être » juge, comme l’expérience nommée Lyse juge alors que JE sais que j’ai ma place, que j’ai de la valeur, que je crée, que j’invente et que j’œuvre.

J’ai eu ce temps pour respirer, aller au fond des choses, au bout de ce pèlerinage intérieur inconfortable mais essentiel pour toucher à ma propre transparence, lorsque plus rien ne vient blesser, plus rien ne vient en résonnance, que la vie peut circuler librement car l’intérieur est apaisé. J’ai respiré, confiante et les liens se sont fait, les compréhensions ont émergé d’elles-mêmes. J’ai lâché prise et abandonné… J’ai abandonné l’idée de me perdre et accueilli l’opportunité de mieux me retrouver, dans mon essence. J’ai respiré et me suis libéré de ces pensées qui surgissaient encore, parfois… car mon mental n’aspirait lui aussi qu’aux vacances et finalement se désintéressait des réponses à ces pourquoi inutiles.

Christian Duval l’a parfaitement expliqué à mon intellect ET la vie me l’a enseigné : chercher à comprendre le passé est un exercice sans fin ! En réalité, l’attitude salvatrice face à une situation reflétant le passé, lorsqu’une blessure se réactive, reste de ne pas chercher de cause mais plutôt d’accepter la solution, l’explication donnée par l’invisible, l’intuition. Il s’agit ainsi de faire le ménage sans chercher à comprendre le pourquoi et se rendre disponible pour accueillir la solution : une attitude intérieure qui reste ombragée par certaines de nos croyances mais qui se dirige déjà vers la transparence qui n’est en réalité que lumière.

Je n’ai pas eu besoin de monter en haut d’une montagne pour prendre du recul, de la distance, pas eu besoin de m’éloigner pour (re)trouver en moi cet espace de vacuité qui apparait lorsque je ne cherche rien, que je n'attends rien, que je n'ai pas d'objectif à atteindre, pas de mission à remplir, lorsque JE SUIS.

Sans bouger de ma chaise longue, j’ai voyagé cet été plus que jamais, un voyage intérieur d’une richesse rare que les mots ne peuvent décrire : j’ai parcouru « le monde entier et au-delà »[6]. J’ai pu ainsi explorer cet abandon vital, celui qui autorise la matière à se combiner autrement, en moi, dans mes cellules et autour de moi... une façon de laisser faire la magie de la transmutation !!

Dans la plupart des soins que j’offre depuis quelques mois, il m’est souvent demandé d’ailleurs de ne pas questionner, de ne pas chercher d’explications et de nettoyer, de libérer. En tant qu’humaine imparfaite, je n’entends pas toujours les « bons conseils » canalisés pour d’autres ! C’est en effet notre mental qui a besoin de savoir mais « il n’est plus temps de chercher à comprendre » me dit-on régulièrement… Si nous portons notre attention sur les mémoires ancestrales, les images de nos souvenirs, nos frustrations, quand nous imaginons notre présent résultant de notre passé alors nous cristallisons ces mémoires. Quand nous cherchons à comprendre le passé (plutôt que d’essayer d’en percevoir l’enseignement) nous tissons des toiles d’enfermement dans la lumière de l’ombre, une sorte de purgatoire nous explique Christian Duval.

Chaque rencontre permet de vivre face à face avec ses projections alors lorsqu’une blessure se réactive, je peux choisir d’en dissoudre la mémoire résiduelle (« Non, c’est fini, c’était avant, ce sont de vieux schémas qui n’ont plus lieu d’être ») OU lui redonner foi. Si ces souvenirs refont surface c’est bien pour être libérés par la pleine conscience et non pour me hanter, alors j’ai répété à maintes reprises « Vieux schémas ! » en glissant l’image dans la corbeille de mon mental. Je vous assure que c’est efficace ! La vie, dans sa grande générosité, m’a offert l’opportunité de vérifier depuis l’efficacité de ce travail et j’ai été la première surprise de constater à quel point s’était posé, apaisé, silencieux en moi : de vraies vacances !!

Je remercie du fond du cœur Don Miguel Ruiz et ses accords toltèques, une mine de sagesse à pratiquer. Tout se transforme lorsque je ne prends rien personnellement, lorsque je ne pas fais pas de suppositions… quand je réussis à rencontrer l’autre d’âme à âme, à observer l’exercice de vie, d’incarnation qu’il s’est offert et laisser venir à moi la compassion… car en réalité, tout se passe ICI et MAINTENANT lorsque je vis pleinement et expérimente la vie plutôt que de la réfléchir et de l’analyser !!!

Lâcher prise sur le besoin de comprendre et s’abandonner en confiance à la vie qui circule et, comme par miracle, la vie prend tout son sens, d’elle-même parce que je ne lui fait plus barrage en cherchant, en générant en moi questions et attentes de réponses ! Suivre le flow et surtout PAR-DO-NNER, pour effacer complétement l’information émotionnelle cristallisée, se pardonner à soi d’avoir placer l’autre, quel qu’il soit, en position de bourreau, de lui avoir laissé notre pouvoir.

Le chemin est important, pas le but et en même temps TOUT est LA, ici et maintenant !

Dans ce pèlerinage intérieur j’ai ressenti ce que je savais intellectuellement, que je n’ai nul besoin de chercher l’approbation, la paix, l’harmonie ou l’Amour, puisque j’en suis leur manifestation : je suis ce que je cherche. J’avance chaque jour vers la lumière, car c’est un choix, mais il me reste à me dévoiler encore pour y entrer pleinement 😉


Août 2022

[1] Merci à Christian Duval [2] Conditionnements, peurs, croyances… [3] Le Soi, le moi médian, la conscience du quotidien où sont gérées les informations reçues par les cinq sens depuis notre petite enfance, où s’organisent nos habitudes et conditionnements [4] Ma part primaire, instinctive, mémoire de l’enfant que j’ai été [5] Conscience spirituelle, quand l’égo se transforme en volonté divine [6] Formule empruntée à Shams de Tabriz



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